Carnet

CARNET

Chaque jour, trois phrases - parfois notes de travail, parfois journal intime -.





17 septembre 2025

Mon temps est quand même compté.

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Vis selon la seule discipline qui vaille : marcher, lire, rire, boire, dormir.

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Ils veulent tous t'imposer un lent crépuscule alors que tu mérites des aubes nombreuses.

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16 septembre 2025

Tu vois où tu vas ? Mais oui, à chaque fois les phrases se guident les unes les autres.

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La maison de tes rêves a des fenêtres aussi grandes que des porches, tu l'occuperas un jour.

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Bientôt tu vas écrire une apologie de ta religion privée : ton dieu c'est toi-même, ta liturgie c'est jouir de la vie.

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15 septembre 2025

Tu étudies le temps qu'il te reste sur le calendrier, la grande horloge, l'histoire générale, mondiale et sidérale.

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Pluie ou soleil, la météo est importante pour le genre de voyages que tu fais chaque jour, une traversée de drôles d'océans.

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La nuit qui s'annonçait a été effacée, le jour est définitivement installé, tu l'as décidé.

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14 septembre 2025

Les familles, oh les familles, les pauvres familles, déchirées, déchirantes, aveuglées, aveuglantes.

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Même le sable de la plage vient de quelque part, de très loin, de toutes les côtes du globe réduites lentement en poudre aux reflets d'or.

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Ta plus grande qualité d'écrivain ? un peu le travail, beaucoup la chance.

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13 septembre 2025

Et sans fin, les livres qui t'ouvrent dès que tu les ouvres.

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Les grandes avenues verdoyantes des grandes villes de ce beau pays resteront calmes, circulez, il n'y a plus rien à voir les jours de manifestations, l'hypnose numérique fait régner l'harmonie.

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Tu déplaces lentement les lignes, tu fais pivoter le front, tu le repousses jusqu'à la mer.

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12 septembre 2025

Ton livre est dressé sur la terre et son sommet atteint le ciel, et des phrases y montent et descendent.

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Fuir, fuir, fuir, toujours se déplacer, utiliser sans limite l'espace et le temps.

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Quand on te demande ce que tu fais de tes journées, tu réponds que tu es en train de courir, c'est-à-dire d'écrire.

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11 septembre 2025

Sans cesse tu commets des erreurs, et cependant tu ne dévies pas, tu restes sur ta route.

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Les citations sont des preuves, celles de leur existence réelle une fois qu'on les a lues.

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Dans ton errance, tu te fies aux esprits de la forêt, tous les écrivains passés avant toi et bientôt après toi, ils t'accompagnent et te soutiennent jour et nuit.

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10 septembre 2025

Les lignes que tu poursuis ici sont une rivière qui marche, un vaste fleuve, une petite cascade, un grand bras de mer.

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Fais de chaque objet, de chaque moment, de chaque parole, ton puissant allié.

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Pauvre petite vie politique locale, le film est trop long, le scénario incompréhensible, la réalisation a été bâclée, et les acteurs jouent faux.

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9 septembre 2025

Donnez-moi du temps, je vous donnerai de l'électricité.

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Tes contemporains sont pour la plupart cloués au sol, ils n'ont pas d'ailes, ils ne savent pas voler.

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Longue vie à l'écriture automatique, et à toutes les phrases impossibles et soudain réelles.

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8 septembre 2025

Quand tu veux, tu peux ouvrir un livre et lui abandonner toute ta volonté.

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Ta vie prend place au milieu des plus beaux paysages du globe, villes anciennnes aux façades classiques, faveur du climat et vent océanique.

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Défends-toi, ne les laisse pas t'entamer, t'affaiblir, te diminuer, te trahir.

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7 septembre 2025

Tu comprends que si tu n'es plus lu, tu seras comme un navire restant à quai, alors que tu dois voguer encore et toujours.

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Lire, c'est faire circuler les phrases, les faire passer par le c½ur à intervalle régulier pour les relancer dans toutes les veines du corps.

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Souviens-toi de la célèbre évidence : si tu gardes tes pensées pour toi, elles seront perdues.

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6 septembre 2025

Tu vas partout où ça te chante, tu réussis même à marcher sur l'eau.

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Tout est oublié et rien n'est oublié, on ne se souvient pas, mais on a pourtant changé.

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Tu sais où tu es, et tu sais qui tu es, chaque fois que tu lis et que tu écris.

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5 septembre 2025

Tu voles tout ce que tu peux voler, dans les bibliothèques ou dans les musées, tu l'accumules en toi, tu le mémorises.

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Le futur sera le théâtre, soit de la grande ignorance, soit de la renaissance.

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Tu seras au rendez-vous, tu n'en perdras pas une miette, époustouflant spectacle.

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4 septembre 2025

Le grand tic-tac te travaille, tu l'accompagnes, il te remercie.

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On ne peut pas penser à tout, alors les livres se chargent de le faire à notre place.

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Encore de nouveaux lieux, des rues, des bras de mer et des canaux, que tu n'avais jamais vus, sans cesse de nouvelles émotions et de nouvelles phrases.

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3 septembre 2025

Il s'agit pour toi d'être le plus grand, le plus haut, le plus large, en quelque sorte le plus étendu possible en surface.

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Les eaux se mélangent, et pendant ce temps tu continues d'écrire.

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En avant, et pas de quartier pour la stupidité.

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2 septembre 2025

Après tous ces siècles, les phrases poétiques comptent toujours, qui l'eût cru ?

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Tu as le temps pour toi, tu n'es pas pressé, tu as déjà gagné.

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En te lisant ils marchent sur ton dos, tu es un pont jeté entre passé et futur.

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1er septembre 2025

Les images animées sont toujours du passé, les phrases lues sont toujours du présent, voilà qui est clair.

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Juste se prendre la main, tout le reste n'est rien.

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Tu pèses cinq tonnes, tu marches à ton rythme, tu as une force titanesque, et une mémoire phénoménale, tu balances ta trompe et tu bats tes oreilles, tu es un éléphant.

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NOTES :

- Le Carnet existe depuis 2007.

- La partie 2007-2020 du Carnet, jadis hébergée sur un blog de Gandi.net et disparue d'Internet, est en cours d'archivage pour être remise en ligne ici.