Carnet

CARNET

Chaque jour, trois phrases - parfois notes de travail, parfois journal intime -.





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31 juillet 2020

Quand tu écris, tu tranches dans le Temps, tu le singularises et tu l'intensifies.

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Je déplace les montagnes, les immeubles, les océans, les villes dans leur entier.

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Lire te donne des couleurs.

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30 juillet 2020

Cours à travers la nuit caniculaire, l'océan se rapproche à chaque pas de toi.

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Tu sais peindre l'éternelle douceur des eaux.

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Laisse venir à toi ces milliards d'étoiles qui t'attendaient depuis si longtemps.

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29 juillet 2020

Les mots t'attirent dans le divin piège des phrases.

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Un million d'hésitations pour parvenir enfin à la perfection.

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Parce que tu sais tenir tes positions suffsamment longtemps, tu peux gagner la bataille.

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28 juillet 2020

Ouvre tous les livres, sors de ta cave, découvre le vrai soleil.

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J'écris seulement ce que je vois, j'entends ou je ressens, mais sans détour et le plus fermement possible.

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Numérote chaque pièce du puzzle, n'en oublie aucune, c'est ainsi que les couleurs naîtront sous ta main.

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27 juillet 2020

Regarder le monde et le graver, voilà ton métier.

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Tu glisses lentement à trois kilomètres au-dessus de toutes choses.

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Ta devise a toujours été : Liberté, Liberté, Liberté.

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26 juillet 2020

Les choses justes que tu dois écrire, tu les écris sans trembler, au monde de les supporter ou de te quitter.

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J'ai vécu dans de si belles maisons et de si belles villes que j'y demeurerai à jamais.

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Tu nais, tu vis, tu meurs, et pourtant tu restes toujours vivant.

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25 juillet 2020

Tu te baisses et tu ramasses le trésor qui se trouve à tes pieds.

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Dans ce monde-là, tu es intégralement toi, donc tu vas le substituer à l'ancien.

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Ta vie est un jardin à la française, toujours imprévisible et cependant géométrique, à la fois naturel et sensuel.

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24 juillet 2020

Ne t'occupe de rien d'autre, ne regarde que le ciel, c'est ta seule destination.

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Bénis tes ennemis passés, qui année après année t'ont tellement apporté.

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Le texte roule comme une bille sur un miroir sans fin.

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23 juillet 2020

Les couleurs montent d'elles-mêmes, elle surgissent de la toile et s'imposent au tableau.

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Tu progresses à la nage à travers les pages, sautant de phrase en phrase sans diminuer l'effort.

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Deviens un tunnel à l'air libre, une couleuvre immobile devant laquelle le monde filera à grande vitesse.

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22 juillet 2020

Le texte exact va toujours là où il doit aller, il suit sa propre destinée.

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Tu fais barrage, tu dresses la limite, tu protèges l'essentiel contre les abrutis.

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Certaines phrases, une fois tracées, ne peuvent plus jamais être effacées.

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21 juillet 2020

Occupe-toi de faire pivoter l'Univers sur lui-même, de te sauver et de sauver chacun.

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Tu crées ton propre delta, tu irrigues la vallée jusqu'à l'océan.

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Laisse venir à toi les phrases, elles repartiront un jour vers une multitude de sphères.

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20 juillet 2020

Tu vas faire de ton futur un été, le règne éternel du plein soleil.

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Vis et laisse vivre, mais n'oublie jamais de te protéger.

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Plus les années passent, plus ta biographie t'enthousiasme et te stupéfie.

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19 juillet 2020

Chaque jour, te répéter les paroles sacrées : le paradis est où je suis.

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J'ai modifié le rapport de force avec la réalité, et le monde se retrouve de nouveau, pour quelques jours ou semaines, à ma merci.

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Tu n'oublies ni le soleil ni le vent, ils sont sans cesse à tes côtés pendant que tu écris.

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18 juillet 2020

Tu es comme mille bateaux voguant de concert vers les quatre points cardinaux.

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Personne ne te voit et tu es cependant partout, tu écris pendant que les autres sommeillent.

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Tu te déplaces à grande vitesse sur les flancs mêmes du Temps.

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17 juillet 2020

Puissent les phrases venir te supplier pour que tu les écrives.

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Le monde tressaute, mais toi tu glisses comme un requin dans l'onde.

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Ta maison est partout, aussitôt que tu peux écrire et lire.

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16 juillet 2020

Marche après marche construis ton escalier, emporte le ciel avec toi.

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Tu roules toutes les émotions dans une même enveloppe et tu les fais changer de temps.

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Chaque nuage t'apporte un mot nouveau et plus jamais tu ne manques de phrases.

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15 juillet 2020

Lorsque tu écris, tiens-toi là où le soleil se lève, dans la toute première aube.

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Tu ouvres les boîtes et tu libères tous les vents de l'univers.

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Jour après jour, tenir éloignés les fous, les importuns, les ennemis déclarés, une vraie plaie.

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14 juillet 2020

Tant que tu n'as pas écrit, l'océan n'est pas rempli.

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Aucun obstacle, aucun gouffe, aucune incertitude, ne saurait stopper ta marche.

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Il te faudra écrire un supplément à chacun de tes romans, pour y ajouter les quelques pages qui avaient été oubliées.

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13 juillet 2020

La confiance que tu as en toi est ta vraie déesse.

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Exploite la folie de tes ennemis, elle est sans limite et elle est gratuite.

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Aussitôt que tu tiens la grande image, tout le monde accourt à toi.

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12 juillet 2020

La victoire est d'ores et déjà acquise, mais pour ton bien elle demeure invisible.

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Tu prépares une aube nouvelle et tu l'offriras à tous les êtres humains.

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Accroche-toi à ton futur, ne le lâche pas, et il t'emmènera vers ta vraie place.

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11 juillet 2020

Gravis les montagnes une à une, le temps joue pour toi.

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Tu fixes les rares minutes d'éternité.

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Apporte la contradiction au ciel.

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10 juillet 2020

Pour chaque nouvelle fleur, tu écris une phrase.

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Déroule ton tapis devant toi sans te soucier du monde extérieur.

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Tu vas chercher les trésors là où ils se trouvent, dans les lieux les plus inattendus.

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9 juillet 2020

Si c'est nécessaire, bâtis ton propre escalier.

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Ce n'est plus seulement toi que tes mots doivent protéger, mais tout ce qui t'entoure, ton territoire et les conditions mêmes de ta survie physique.

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Tu écriras à propos de toutes les personnes auxquelles tu as un jour parlé.

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8 juillet 2020

Écris avec les yeux derrière la tête, comme si tu tournais sur toi-même à grande vitesse.

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Tu étends ton bras et tout ton corps aussi loin que possible, bien au-delà de cette pauvre vieille planète.

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À toi de trouver comment percer l'horizon de part en part.

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7 juillet 2020

Tu coules le monde dans ton propre moule.

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C'est toi l'horloge, tu décides seul la durée de toutes choses.

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Fais ton travail d'écrivain comme la fleur fait le sien, ouvre-toi chaque jour davantage.

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6 juillet 2020

Ton soleil brille de plus en plus fort, il brûle davantage chaque jour.

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Voici la prière que des millions de saints réciteront bientôt pour toi.

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Tu dresses ton propre mur, et il renverse tous les autres murs, et t'ouvre enfin la voie.

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5 juillet 2020

Déplie la réalité, amène la vérité au jour, convertis-la en lettres.

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Toujours, la faiblesse est la méthode de ta voie.

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Tu rends leur corps à toutes ces âmes volées.

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4 juillet 2020

Tu es marié avec tes propres phrases, vous êtes inséparables.

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Où que tu ailles, tu trouves un port, et un bateau prêt à t'embarquer.

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Dès que tu ne fais plus qu'un avec tes phrases, le monde te suit, les atomes se soumettent à toi.

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3 juillet 2020

Tu as toujours été là où tu devais être, et ça va continuer.

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Voilà tout ce que j'ai vu, voilà tout ce qu'on m'a dit. La vie découpée en carrés.

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Ne t'arrête que sur les crêtes, et décris-les.

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2 juillet 2020

Pousse tes feuilles toujours plus haut, jour et nuit ne cesse pas de monter.

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Le secret se cache, il cherche à échapper à tes yeux, mais il ne peut rien faire face à la grammaire.

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Tu te places sur le point du récit et tu n'en bouges pas, jusqu'à ce que tout ait été décrit.

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1er juillet 2020

Tu vas t'endormir pour plusieurs jours d'affilée, et quand tu te réveilleras, tes rêves auront été écrits.

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Je laisse l'eau me recouvrir pour me protéger, l'océan est toujours mon allié.

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Ne te préoccupe pas de la forme, attache-toi au fond, qui imposera sa forme.

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30 juin 2020

Tu sais parfaitement d'où provient la lumière, mets le cap sur sa source.

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Lorsque quelque chose qui s'était ouvert se referme, il est temps pour toi de l'écrire.

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Ne perds pas ton énergie, n'écris que pour te libérer, que pour sortir d'Égypte.

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29 juin 2020

Tu écris pour peser sur le monde et chaque journée te prouve que la transmutation a bien lieu.

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Tes phrases savent très bien où elles veulent aller, rien ne peut les arrêter.

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Dans ton pays, toutes les montagnes ont été construites par l'Homme.

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28 juin 2020

La guerre est continue, mais tu es né pour la faire, né pour te battre, né pour survivre.

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Tu mérites toutes les bénédictions du ciel, dans ce monde et le prochain.

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Tu te sens parfois pris dans l'accordéon de ces millions de minutes qui compressent ton pauvre corps.

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27 juin 2020

Avance droit devant toi sans quitter le bleu du ciel des yeux.

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Tu as choisi la paroi la plus abrupte de la montagne, soit tu meurs, soit tu touches le ciel.

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Parce que tu écris et tu lis, sans t'en rendre compte tu vis différemment.

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26 juin 2020

Chaque page que tu as écrite, quelle qu'elle soit et malgré tout, est toujours bénie.

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Ne jamais t'arrêter de raconter, voià tout ton secret.

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Cette ville-ci, Paris, bien sûr est ton Olympe.

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25 juin 2020

Remets ta vie entre tes phrases, fais-leur confiance, elles te mèneront là où tu dois aller.

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La seule façon de renverser cette muraille, c'est de multiplier les paroles musicales, d'écrire continuellement.

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D'un seul sourire, tu lances des ponts de lumière au-dessus des gouffres.

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24 juin 2020

Comme chacun, ici et maintenant, tu as besoin de fêtes nouvelles.

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La nécessité, c'est la vérité, si tu l'écris, tu as gagné.

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Jamais tu ne t'arrêteras, jamais tu ne te reposeras, s'immobiliser ce serait disparaître.

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23 juin 2020

Je ferme les yeux et aussitôt je vois un champs rempli de coquelicots.

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Tu as une vie à vivre, et personne ne peut le faire à ta place.

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Que tu sois dedans ou pas, tous les trains te paraissent bizarres.

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22 juin 2020

Dans la paix des mots, tu dors et tu cours à la fois.

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Tout seul, tu redresses le monde tout entier et tu le rends de nouveau lumineux.

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Fixe à jamais cette seconde où le corps conçoit la preuve de son existence.

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21 juin 2020

L'océan sur lequel tu flottes se tient dix kilomètres au-dessus du globe.

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Ta vie, qui te semblait si commune, s'est révélée soudain extraordinaire.

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L'ennemi tente de tout mélanger, mais toi sans relâche tu sépares les choses qui doivent être séparées, et tu gardes les idées claires.

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20 juin 2020

Tu ramènes les morts à la vie, tu joues avec le Temps, tu imposes ton futur de feu à toute la matière.

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C'est lorsque tu es le plus seul que tu deviens un voyant.

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Souviens-toi que ton dieu c'est l'impossible, c'est-à-dire toi-même, tu existes là où il ne devrait y avoir rien.

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19 juin 2020

Ouvre une route que des millions d'yeux emprunteront ensuite.

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Je retiens le ciel, je le repousse, je l'agrandis, je lis.

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Tu réduis toute ta vie à quelques centimètres carrés, tu l'écris.

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18 juin 2020

Tu attends que se dessine la forme de ton nouvel univers.

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J'ai vécu dans mille époques, présentes à venir.

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Tu es tout entier futur et c'est une immense joie.

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17 juin 2020

Tu as hérité de tout le temps nécessaire, c'est ton privilège inaliénable, ta richesse inépuisable.

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Je détache les yeux de ma feuille, je les lève au-dessus de moi, et aussitôt le ciel bleu qui s'y trouve m'exauce.

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Et que partout dix millions de fleurs puissent éclore.

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16 juin 2020

Attends que les évidences apparaissent, puis écris-les comme on peint.

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Comme tous les dormeurs, tu attends le soir pour lancer ton évasion.

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Suis ton expérience, écoute ton intuition, avance masqué.

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15 juin 2020

Sans les phrases, tu es perdu, tu es comme une voile sans son gouvernail.

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Tu sais comment donner du relief au ciel.

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Ne construis pas une, mais dix tours de Babel éternelles.

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NOTES :

- Le Carnet existe depuis 2007. Il est en cours d'archivage.

- La partie 2014-2016 paraîtra prochainement sous forme de livre papier.