18/03/2009
La route est plus longue que dix vies :
on me donnera les dix vies.
*
Ne tremble pas, ne doute pas, ne
regrette pas, ne dévie pas de ton but.
*
De temps à autres, ma vue s'altère et je
ne perçois plus du monde que quelques strates à la Rothko.
*
17/03/2009
J'en sais davantage chaque seconde. Pas
chaque heure ou chaque minute, non : chaque seconde.
*
Vous ne passez pas à travers les murs,
vous les déplacez comme s'ils glissaient.
*
Ta
vie est un pile-ou-face très spécial : pile tu gagnes, face tu gagnes.
Si tu restes vivant tu gagnes, si tu meurs tu gagnes encore. Les jeux
sont déjà faits, c'est toi qu'on a choisi.
*
16/03/2009
Tu passes plusieurs fois sous les
maisons, tu
empruntes les tunnels, tes épaules se frottent à des milliers de
pierres serrées, tu caresses des ciels de galets, puis tu atteins ton
but, tu plonges dans la lumière.
*
Il suffit de garder le cap, tenir
solidement la note, et le monde plus tard sera changé.
*
L'ampleur de certains livres, étendus
comme une voile horizontale, un drapeau aux dimensions d'un continent.
*
15/03/2009
Ensorcelle ton lecteur, colonise ses
rêves.
*
Le temps use tout, mais il est
magnifique pour ceux qui savent le voir.
*
Ne perds jamais l'oreille : ta joie de
vivre innée, presqu'animale.
*
14/03/2009
Tu comprends peu à peu que tous les
livres que tu lis ont été écrits pour une seule personne et que tu
es cette personne.
*
Dans
chaque rêve de chacune de mes nuits l'océan est là, comme une
apparition, une présence impossible et cependant incontestable.
*
Celles
et ceux qui ont le don de jongler les yeux fermés avec les mots, les
phrases, le sens, le son, calcul mental avec les lettres.
*
13/03/2009
Il multiplie les courts assauts sans
laisser l'ennemi reprendre ses esprits, il fond puis se retire à la
vitesse de l'éclair.
*
Les choses sont pourtant simples : il
s'agit de transformer la sinusoïde en une ligne droite, changer sa vie.
*
Mes livres sont l'électricité, le vent
le monde actuel, moi je suis l'éolienne.
*
12/03/2009
Chaque matin tout est possible.
*
On l'a accueilli dans la confrérie de
l'infini.
*
J'ai aimé vivre sur cette planète.
*
11/03/2009
Les récompenses arrivent un jour.
*
En suivant la route accidentée, nous
enlaçons la montagne.
*
Écarte les bras à intervalles réguliers
comme si tu allais nager.
*
10/03/2009
Je passe en pensée la main sur l'écaille
soyeuse des toits du village.
*
Tu
as ton stylo, ta rame de papier, une bouteille d'encre, et vingt fois
quatre heures de solitude devant toi : tu peux écrire un livre.
*
Avec
le temps, la plupart des autres deviennent jaloux, ils en veulent à vos
succès; c'est pourquoi il vous faut prendre connaissance des techniques
de la guerre.
*
09/03/2009
Tu briseras toutes leurs vitres, que
l'air circule.
*
Je n'ai pas encore dit tout ce que je
sais. Il y aura une suite. Puis une armée d'épisodes.
*
Un but dans la vie ? pouvoir dire sans
trembler : je suis ce que je suis.
*
08/03/2009
Je prends appui sur tout ce qui
m'entoure pour progresser dans la nuit.
*
Un
jour, vous réalisez que vous pourriez habiter n'importe quelle maison,
que le toit réel n'a plus aucune importance, parce que votre unique
maison ce sont vos textes.
*
Quand tu lis un grand livre allongé sous
la lumière de ses rayons, le soleil se fait soudain plus vif.
*
07/03/2009
Je connais l'adresse du paradis, j'y
vais souvent, deux ou trois fois par an.
*
Chaque livre que j'écris m'ampute et me
réduit sourdement comme peau de chagrin.
*
Ce
sera la guerre jusqu'à la fin; seul l'écran de ton corps te protège de
ce monde-là et te permet de fermer l'oeil au moins une fois par jour.
*
06/03/2009
J'ai appris l'art de l'amnésie.
*
À chaque phrase tu effaces la phrase
précédemment écrite, un livre entier disparu aussitôt qu'il est créé.
*
Nous roulons de plus en plus vite, et de
plus en plus près du vide, mais nous connaissons la route, et le ravin
est un allié.
*
05/03/2009
Le vent qui souffle dans cette région me
fait décoller du sol.
*
Les
livres ressemblent à des organes mobiles, des boîtes scellées capables
de déplacer les émotions au travers de l'espace et du temps.
*
Dans la rue, seul, je ne marche plus de
la même façon : j'ai reçu en don une nouvelle assurance.
*
04/03/2009
Quelques pierres jointes disposées où il
faut et vous enjambez les rivières.
*
Je suis tous les rouages à la fois, de
sorte que jamais je ne risque de quitter la voie du ciel.
*
Le grand stratège ne livre aucune guerre
mais son empire pourtant s'étend sans cesse.
*
03/03/2009
Le chemin de votre vie est une avenue,
il est souple et même éblouissant, il est liquide mais vous savez
marcher sur l'eau.
*
Elle, son existence crée pour moi un
bouclier de pensées. Je pense à elle et je deviens invulnérable.
*
Je deviens invulnérable.
*
Fais naître le Cours Naturel.
*
02/03/2009
Le monde se métamorphose semaine après
semaine et se
moule à ta forme, devenant tout ce que tu souhaitais. L'écrit a battu
le réel.
*
Bientôt, je commencerai à raconter
l'histoire d'hommes et de femmes qui n'ont jamais existé.
*
Si les cimetières n'étaient plus
horizontaux mais verticaux, empilement des tiroirs vers le ciel, tout
changerait.
*
01/03/2009
Ma fatigue est telle que je m'imagine
invulnérable.
*
S'installer
aux portes de la baie et vivre là le restant de ses jours à compter les
bateaux qui entrent et les bateaux qui sortent.
*
Je me sens couler, le fond m'attire
comme si je lui avais toujours appartenu.
*
28/02/2009
Je suis devenu un familier des gares,
ces grandes forêts d'acier.
*
Cet homme puissant était un des seuls
qui me
soutenaient à l'époque où je n'étais encore rien. D'où de ma part
: fidélité totale.
*
Je n'ai plus peur pour mes livres, à
présent je les sais protégés, lus, expliqués. Les temps changent, le
ciel tourne.
*
27/02/2009
La terre appartient aux arbres, ils sont
libres, ils savent proliférer.
*
Je suis un être qui tend à accroître son
être, j'augmente mon étendue.
*
Elle veut apprendre auprès de lui
quelque chose qui ne s'apprend pas : un événement impossible à prévoir,
une surprise.
*
26/02/2009
Comment vous dire ? j'ai tout le temps
faim.
*
La vérité naît dans les livres et le
temps qui s'accumule impose la vérité.
*
Un toit de palmes tressées me survole et
me protège, il me suit où que j'aille.
*
25/02/2009
J'ai le coeur comme un roulement de
tambour grandissant.
*
Je dois me forcer, il me faut tenir
l'effort sans relâche, afin d'écrire ce que je vois au plus profond de
moi.
*
Décris les lumières rouges allumées dans
ta tête.
*
24/02/2009
Je me cogne souvent la tête. Au sens
propre.
*
Quand tu écris, va au fond de ta pensée,
continue à creuser jusqu'à la butée.
*
La palette naturelle des oranges est
infinie.
*
23/02/2009
Combien de piliers soutiennent le monde ?
*
Je cache mes secrets dans le sommeil, il
est mon coffre-fort.
*
Écris tout ce que tu sais.
*
22/02/2009
Je cours, j'accélère, je me lance la
tête la
première dans les murs, je sais que je suis capable de les traverser
comme s'il étaient liquides.
*
Impossible de localiser les écrivains,
ce sont des gens qui partent sans laisser d'adresse.
*
Il
y a un combat entre moi et le monde : les objets, les monuments, la
nature, sont entrés en guerre contre moi, et je n'ai rien fait d'autre
que me défendre.
*
21/02/2009
Un matin, enfin, vous apercevez le bout
du tunnel, la petite fenêtre lumineuse qui grossit à vue d'oeil.
*
Enchaîné aux souvenirs, obligé de les
écrire un jour, quoi qu'il en coûte.
*
Chaque
rêve de chaque nuit peut commencer un livre. Il suffit de s'asseoir
devant la feuille et ne plus se reposer avant d'avoir rempli la mission.
*
20/02/2009
J'attends de voir si le réveil me
sortira du sommeil.
*
On t'a lâché en plein ciel et tu t'es
transformé en un immense planeur, léger comme une bulle et cinq cents
mètres d'envergure.
*
Si je ferme les yeux, immédiatement
j'obtiens ce dont j'ai été privé jadis.
*
19/02/2009
Ce sont les lieux que je connais mal, ou
que je n'ai pas vus depuis longtemps, qui m'attirent le plus.
*
Je ne dois jamais perdre de vue la
balise de ma vie, mon objectif ultime : vivre toujours.
*
Les montagnes se déplacent pour moi.
*
18/02/2009
J'adore me battre avec moi-même.
*
Tu vénères les montagnes, tu
es heureux sur leur sommet, jamais tu ne te tiens assez haut :
monter sans cesse.
*
Ma vie se termine comme elle commence,
je boucle la boucle.
*
17/02/2009
Je prie pour mes malades.
*
Je ne connais qu'un seul dieu efficace :
le dieu de l'Art.
*
Il existe une ville dont les ruelles
passent à travers les maisons.
*
16/02/2009
Le bouclier de mes mensonges me protège
de tout.
*
Des milliers de flèches lumineuses
zèbrent le ciel chaque nuit, satellites, météorites, lucioles et autres
pensées sexuelles.
*
Ma maison est un bateau : tout seul,
soutenu par ma bouée, en plein milieu des eaux.
*
15/02/2009
Il restera toujours un ailleurs, une île
lointaine pour laquelle à tout moment on peut appareiller.
*
Des milliards de personnes avec devant
chacune d'elle un pupitre à musique.
*
Je sais où je vais, c'est déjà ça.
*
14/02/2009
Tout est si lumineux et bigarré que nous
oublions d'avoir peur, nous flottons.
*
L'océan n'est qu'un millefeuille
démesurément épais.
*
Je n'ai pas peur de grand monde, sauf de
moi.
*
13/02/2009
Je fais tomber la nuit sur le monde et
qu'on n'en parle plus.
*
Vous êtes une serrure conçue pour
n'être ouverte par aucune clé.
*
Je disparaîtrai dans mon sommeil.
*
12/02/2009
Les morts se redresseront, se lèveront,
marcheront.
*
Tu écris pour ressusciter les morts et
échapper toi-même au décès. Or, tu es malin et très déterminé.
*
Il a fait plusieurs rêves, toujours les
mêmes, dans lesquels son corps prend feu de l'intérieur.
*
11/02/2009
J'habite une très très très grande
maison.
*
Écris la stricte vérité, toute simple et
telle que tes yeux la voient.
*
Je me prépare à toutes ces choses qui
vont m'arriver bientôt, je le sais. Je me prépare à devenir un nouveau
personnage.
*
10/02/2009
Je vis heureux même si je vis caché.
*
Arrivé à un moment de votre vie, seul le
sommeil peut encore vous surprendre.
*
Au
coeur de la tempête, dans le centre du cyclone, le moyeu de sa roue, le
calme est total, les hauts murs ne tremblent pas et l'eau est un miroir.
*
09/02/2009
J'ai compris que j'étais en train de
mourir, qu'il fallait tout tenter pour lever la malédiction.
*
Mon monde a été retourné comme une
crêpe, la nuit est devenue le jour.
*
Un bon écrivain accroche ses phrases sur
une portée musicale : il a son solfège secret.
*
08/02/2009
Tu te laisses traverser plusieurs fois
de suite par le monde, ton corps est le tamis.
*
Vous n'avez pas le droit de penser ce
que je pense.
*
C'est à moi de déclencher le compte à
rebours de mes voeux.
*
07/02/2009
Je détruis ma maison dans l'espoir de
découvrir parmi ses ruines le diamant qui me manque.
*
Si le futur devient flou, oublie tous
tes projets et consacre-toi à un seul objectif, pas deux, un seul.
*
Mettre la vie en conserves avec l'aide
du langage.
*
06/02/2009
Dès que je les approche, les murs se
liquéfient.
*
Un être qui commande aux horloges.
*
Quand sa pensée saute d'une idée à une
autre, elle dessine un dos d'âne.
*
05/02/2009
Il connaît les mots capables de percer
les murailles.
*
Les phrases s'enroulent heure après
heure, aussi régulièrement que la marche des astres.
*
Le faux résonne mieux que le vrai, le
mensonge a plus de couleurs que la vérité : farandole du roman.
*
04/02/2009
Dessiner un carré si vaste qu'il excède
tous les
cercles (et toujours se souvenir de l'adage : le plus grand carré n'a
pas d'angle).
*
Elle offre à l'homme qu'elle aime des
chaussures d'escalade.
*
Tous les jours je fais entrer des carrés
dans des ronds.
*
03/02/2009
Je me suis engagé sur le chemin secret
qui mène au toit du monde.
*
Les montagnes sont mes maîtresses.
*
Ma voix vraiment voix est autre qu'une
voix constante.
*
02/02/2009
Ma tête est une boîte de Pandore, je ne
l'entrouvre qu'avec prudence.
*
Tu as été témoin de beaucoup de choses
que tu n'as pas encore écrites.
*
Il est temps que je me remette à lancer
des boules de feu, à aligner des suites de lettres sur du papier.
*
01/02/2009
J'ignore la longueur du fleuve que je
traverse, mais ce pont paraît ne pas avoir de fin.
*
Nous sommes comme des bolides lancés sur
l'anneau de vitesse.
*
J'ai
souvent l'impression de marcher à la surface d'une autre planète, sur
un sol non pas hostile mais radicalement différent, et sur lequel je ne
suis pas né.
*
31/01/2009
Je suis un être cumulatif, j'apprends
seconde
après seconde : à chaque nouvelle expiration je deviens plus adroit, je
deviens plus
heureux, je deviens plus intelligent.
*
Minute après minute je mute.
*
Il
ne faut pas raconter la vie vécue, mais la seule vraie vie qui vaille :
la pensée qui a traversé l'esprit au moment où on a vécu.
*
30/01/2009
Quand on écrit, le faire très clair et
très fort, résonner comme un bourdon.
*
Le cimetière, c'est ma future maison.
Bien tranquille à dormir dans ma tombe.
*
Il envie ces milliers d'arbres qui
soutiennent le ciel.
*
29/01/2009
On vient de me livrer mon nouveau corps,
encore mieux
que l'ancien, plus souple, plus léger, plus rapide et plus voluptueux.
Je ne perds jamais au change lors de ces échanges.
*
Brandis ton emblème,
impose-le partout : ton visage ou ton nom.
*
C'est sur la mer la plus profonde que le
nageur solitaire flotte le mieux.
*
28/01/2009
Une vie dans laquelle à chaque heure il
faudra esquiver un assaut mortel.
*
Le géant magnifique qui est tapi au fond
de chacun de nous, comme des montagnes enneigées très loin sur
l'horizon.
*
La nuit, discrètement, mes textes
bavardent entre eux.
*
27/01/2009
Poussez ma porte.
*
Tes
bras, plus fins que des cheveux et plus solides que des troncs,
poussent par centaines chaque seconde : tu es une pieuvre à l'oeuvre.
*
Je le répète sans arrêt mais les gens
n'écoutent rien : je ne suis pas un être humain, je suis un livre.
*
26/01/2009
À peine touche-tu de la main la porte de
ta prison, qu'elle s'ouvre et que tu es transporté au coeur du paradis.
*
Fais ce que tu as à faire sans te
préoccuper du reste, fais ton travail.
*
C'est elle mon réveil.
*
25/01/2009
Nous vivons notre vie, et nous la vivons
avec courage.
*
Derrière le porche, d'autres rues sont
cachées, toute une ville restée hors du temps et dont les habitants ne
meurent pas.
*
Chacun a vécu des choses extraordinaires
donc chacun devrait être pour soi-même une surprise.
*
24/01/2009
Je suis allongé sur l'enclume et le
marteau essaie de faire de moi une épée.
*
Vous empruntez un escalier qui descend
dans la mer.
*
Je suis la première personne du
singulier.
*
23/01/2009
Je me mets en sommeil pour un siècle
(qu'on me lise dans cent ans).
*
Presque
chaque après-midi, nous roulions une heure jusqu'à l'océan infini,
ses dunes plongeantes, ses forêts de pins et ses eaux mystérieuses qui
cachaient des navires.
*
Écrire ses souvenirs chaque jour, c'est
vivre trois fois, vivre mille fois.
*
22/01/2009
Les montagnes ne se laissent pas
déplacer comme ça : elles résistent. Mais moi je suis plus dur que le
diamant.
*
Un vent de tornade commence à cogner
contre la
fenêtre, il emporte peu à peu le volet roulant comme une peinture
qu'on
écaille, puis la vitre vole en éclats et les cloisons de la maison
vacillent.
*
On oublie le sexe, jamais les lieux où
on l'a fait.
*
21/01/2009
Ne sortez jamais sans un bouclier de
phrases.
*
Tu traverses le pont et une fois sur
l'autre rive tu passes sous le porche : tu es chez toi.
*
C'est
une mine et mon boulot c'est de descendre au fond douze heures
d'affilée, dimanches et jours fériés, et creuser, creuser, chercher,
casser des cailloux et trier tous les morceaux, surtout ne pas passer à
côté du filon.
*
20/01/2009
Toujours pédaler en maintenant son
effort, et toujours dans la même direction, le temps joue pour soi, les
heures valent triple.
*
On ne peut pas construire sur du sable
mais on peut construire sur de l'eau. Devenir un bateau.
*
J'ai
toujours été protégé par les villes : la puissance que leur donnent des
milliers d'habitants, les pouvoirs secrets de l'histoire et de
l'architecture, Venise, Bordeaux, Paris, Marseille.
*
19/01/2009
Les heures t'appartiennent, tu es le
maître des horloges : tu refermes la main, elles sont détruites.
*
En altitude, la ligne d'horizon c'est le
couteau du ciel.
*
Je collectionne les mots, je les attire
année après année, j'ai déjà avec moi plus de 200.000 soldats.
*
18/01/2009
Les quatre horizons veillent sur moi.
*
Il y a tellement de secrets à découvrir
en moi que je rêve de devenir aveugle un jour.
*
L'océan est mon fils (pouvoir des mots).
*
17/01/2009
Ne jamais hésiter à poser ses conditions
au monde : hommes et femmes, animaux, objets, nature. Tenir tête aux
montagnes.
*
L'énergie fluide circule partout à vos
pieds, canaux d'émeraude qui enlacent les maisons.
*
La vie résiste de toutes ses forces pour
ne pas être écrite, mais les phrases à la fin gagnent toujours.
*
16/01/2009
Vous sautez en parachute sans parachute,
donc vous devez en fabriquer un à mains nues avant d'entrer en contact
avec le sol.
*
Pour
continuer d'écrire, il faut savoir résister à la pression ennemie,
avoir de bons appuis au sol, faire poids de tout son être, et, si c'est
vraiment nécessaire, susciter la peur en usant du silence.
*
Mon camp cherche la paix, mais le camp
d'en face, lui, toujours la guerre.
*
15/01/2009
L'eau trouve toujours son
chemin, je suis comme l'eau.
*
Tous les matins au lever, je manoeuvre
l'ardoise magique et la journée est une page blanche.
*
Empilez
l'un sur l'autre le soleil, les nuages et le ciel, les maisons, les
canaux, quelques arbres, comme un sandwich impossible et pourtant bien
réel.
*
14/01/2009
Le rêve de tous les morts ? attendre la
résurrection allongé en pleine mer.
*
Chaque fois que je me regarde dans le
miroir, je suis heureux.
*
Un monde devenu élastique, pour ainsi
dire malléable, prêt à être écrit.
*
13/01/2009
Après des années d'effort, j'ai enfin
réussi à coordonner mes mille bras. Personne ne les voit mais ils sont
là.
*
Il
me demande si j'ai des textes dans mes tiroirs; pendant 18 ans je n'ai
rien fait d'autre qu'écrire et chercher à publier, alors à sa question
j'éclate de rire.
*
Tout le monde est assis dans le même
train, mais tous ne savent pas descendre au bon arrêt.
*
12/01/2009
Une construction d'une taille
inimaginable, aux
dimensions non humaines : une usine dont l'unique objectif est de créer
des mots vivants.
*
Les cercles qui se tracent heure par
heure dans mon cerveau paraissent de plus en plus grands.
*
Continue, n'arrête pas ton histoire,
raconte-là jusqu'au bout, enfonce ton clou.
*
11/01/2009
Sois pragmatique, ne te pose pas trop de
questions, avance.
*
Je suis dépositaire de milliers de
secrets, je suis un docteur subtil, je suis le docteur Marc Pautrel,
Herr Doktor.
*
Tout ce qu'il a touché une fois garde la
trace lumineuse de ses doigts, comme une poussière d'or phosphorescente.
*
10/01/2009
Les pages écrites ouvrent une trappe
dans le sol,
elles créent une suppression momentanée de l'air, transformation rapide
d'une matière en une autre matière ayant un volume plus grand.
*
Contrairement aux apparences, la
normalité n'est pas ce qui me caractérise.
*
Vous
traversez plusieurs portes successives, et autour de vous rien ne
semble
changer, mais précisément c'est vous qui avez été changé.
*
09/01/2009
Imaginons des pins sylvestres sans
branches, inflexibles troncs nus, qui pousseraient en plein océan.
*
Mon corps n'est pas mon corps, mais une
muraille mobile, le bouclier d'une certaine voix à venir.
*
Ne restez jamais seul, ayez toujours des
alliés, même seulement deux, mais indéfectibles.
*
08/01/2009
N'oubliez jamais qu'en cas de besoin je
peux me mouvoir dans les airs.
*
J'alimente les lumières qui maintiennent
la nuit à distance.
*
Il revit chaque seconde de toutes les
heures qu'il a déjà vécues, avec cette fois la vérité dans tout le
corps.
*
07/01/2009
Les petites routes qui gravissent la
montagne serpentent comme des longues signatures.
*
Dans une multitude de domaines (mais pas
tous), la seule limite que je me fixe est l'illégalité.
*
Vous vous en sortirez. Et indemne.
*
06/01/2009
Soudain, au fond d'une pièce, s'ouvre la
porte qui me permet de sortir du château.
*
Hiérarchiser
les problèmes pour les résoudre les uns à la suite des autres. Parvenir
à modifier l'ordre de priorité d'événements déjà en cours.
*
Je n'ai pas peur de mon destin, je sais
que pour moi tout sera toujours différent, spécial.
*
05/01/2009
Ne vous battez jamais contre un
adversaire ayant le sens du sacrifice. Dans l'idéal, ne vous battez
jamais.
*
Le
regard de l'enfant traversait les objets et les corps comme
l'aiguille le tissus : les transperçant de part en part en les laissant
intacts.
*
À la fin des après-midi d'hiver, le
soleil, usé comme un feu mourant, disparaît pour la nuit.
*
04/01/2009
J'exauce mes voeux un à un, patiemment
j'écris le livre.
*
Si le temps se gâte, empruntez les
souterrains.
*
Le centre du monde n'est pas où vous
croyez.
*
26/12/2008
Les livres sont des usines un peu
bizarres, personne ne sait ce qu'elles servent à fabriquer.
*
L'urgence force la main à écrire plus
juste, les mots organisent leur propre préséance pour économiser le
temps.
*
Qui m'attaque me renforce et se perd,
Voltaire le dit, tous les chinois confirment.
*
Ce
texte est une
oeuvre de
fiction. Toute ressemblance
avec des
personnages ou des faits
réels
serait donc
le fruit du hasard.
Ce texte
est ©
Marc Pautrel
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