CARNET
Chaque jour, trois phrases - parfois notes de travail, parfois journal intime -.
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31 mars 2021
Chaque première phrase est le premier jour de ta vie.
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Parfois, pour jouer, j'imagine que je suis perdu au milieu de nulle part.
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Comme tout un chacun, ta seule vraie place est au plus haut des cieux.
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30 mars 2021
Tes livres préparent une vie meilleure, un monde plus grand et totalement tien.
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Naturellement, celui qui lit épouse l'océan.
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Ramassé sur toi-même, tu t'agrippes à la moindre lettre de chaque mot.
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29 mars 2021
Tu fais en sorte de pouvoir vivre constamment au plus haut du ciel.
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Paradoxalement, le chaos ambiant devient ton moteur.
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Sous tes pas, les eaux se solidifient et te tracent un chemin.
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28 mars 2021
Chaque matin, le monde est remis à neuf et tout redevient possible.
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Bats-toi sur chaque millimètre, sur chaque mot, sur chaque lettre.
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Dans le nouveau monde, le paranoïaque-joyeux revit, il se sent attaqué de toute part, et donc soutenu parce que stimulé.
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27 mars 2021
La journée durant, ton texte marche à côté de toi.
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Je m'allonge dans les mots, ils me reposent et me protègent.
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Tu quittes ce lieu dévasté, tu vas vivre sur ta propre planète, tu emmènes avec toi les fleurs et les oiseaux, les livres et les bouteilles d'alcool.
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26 mars 2021
Sois invisible et rapide, et que ta main ne tremble pas, en parfait écrivain.
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Le spectacle cherche continuellement à te perturber avec toutes sortes de fables, jusqu'aux plus sombres, ignore-le.
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Tout ce qui te surprend vraiment, tu l'appelles beauté.
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25 mars 2021
Je fais en sorte d'être le plus loin possible des corps et le plus près possible des phrases, des mots, des petites lettres éternelles.
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Remercie les lions gardiens postés à l'entrée de ton paradis, divin silence de la lecture.
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La réalité ne se comporte pas normalement avec moi, elle fait tout pour que je la décrive.
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24 mars 2021
J'aspire à vivre au c½ur des étoiles, chaque jour je m'en rapproche.
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Les fleurs se moquent bien des humains, elles fleurissent seules et éternellement.
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Tant que je suis là, j'écris ce que je vois, ensuite d'autres l'écriront pour moi.
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23 mars 2021
Je décris mon existence en bleu, tout simplement.
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Ta voix ne naît pas dans ta gorge, mais dans l'oreille des autres.
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Je me laisse porter par l'océan, jusqu'au jour où je deviens l'océan.
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22 mars 2021
Chaque matin, tu te mesures à l'horloge et tu gagnes encore et encore le duel.
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J'ajoute de nouvelles planètes à celles qui préexistaient.
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Tu t'enfuis, tu sors d'Égypte et tu rejoins la terre promise.
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21 mars 2021
Tu parles à l'horizon, et il te répond.
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Je ne me retourne pas, je ne quitte pas la route des yeux et j'accélère toujours.
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Là où tu te trouves tu fais le maximum, puis tu changes de lieu, tu écris autre chose.
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20 mars 2021
J'avance à l'ombre de feuillages millénaires.
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Tu écris pour d'autres temps et d'autres lieux.
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Les phrases sont mon oxygène, sans elles j'étouffe et je disparais.
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19 mars 2021
C'est parce que personne ne te voit que tu peux progresser si rapidement au c½ur du Temps.
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Je n'ai aucun mérite, mes phrases précèdent mes pas.
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Quelques heures chaque jour, tu vis le paradis sur Terre.
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18 mars 2021
Dans la tempête, tu ne t'accroches pas aux choses qui t'entourent, ce sont elles qui s'accrochent à toi.
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Je passe mes journées à effectuer des calculs, je multiplie les phrases et elles se multiplient ensuite toutes seules.
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Au fil des années, tu as lancé nombre de tes fusées vers le ciel, en orbite et au-delà.
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17 mars 2021
Tu suis ta route, celle que tu as toi-même tracée il y a des millénaires.
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En écrivant je ne doute jamais, le doute serait la mort.
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Béni soit celui qui inventa la géométrie, merveille de la logique, élégance de la pensée.
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16 mars 2021
Vingt-quatre heures sur vingt-quatre, tu marches au c½ur d'un rêve parfait, intense lumière sucrée.
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Tu es comme une planète lancée à toute allure dans le système solaire, rien ne pourrait t'arrêter.
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Paris est un paradis, mais il ne faut pas l'ébruiter.
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15 mars 2021
Par magie, et sans signe avant-coureur, toutes les planètes s'alignent.
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Lorsque tu tiens un stylo, ta main ne tremble pas.
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Seul le chaos actuel peut te permettre de disparaître parfaitement.
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14 mars 2021
Tous les souvenirs réapparaissent un jour ou l'autre, il faut être là et prêt au bon moment.
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Je m'arrête partout où je dois m'arrêter, j'insiste, cela s'appelle écrire.
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Tu es comme les arbres, tu cherches à toucher le ciel.
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13 mars 2021
La muraille recule sous ta pression, elle bouge imperceptiblement mais continuellement.
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Tu pousses ton avantage, comme tous les êtres ton être tend à accroître son être.
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Dorénavant, tu peux marcher au milieu de l'allée dorée, l'allée divine des champs élysées.
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12 mars 2021
Contre toute logique, le futur repose sur tes seules épaules.
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Fais du vent ton allié et laisse-toi porter par lui.
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Tu avances dans toutes les directions à la fois et pourtant tu te rapproches chaque jour de ton but.
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11 mars 2021
Chaque minute, tu agrandis la faille par laquelle la lumière entre dans le monde.
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Naturellement, tu ne vis que pour écrire.
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Impossible de savoir si tout cela est vraiment sérieux ou si c'est un simple jeu.
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10 mars 2021
Plus tu dors et plus tu progresses, tes rêves travaillent pour toi.
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Ce qui t'étonne toujours, c'est que chaque fois que tu cherches, tu trouves.
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Les arbres n'arrêtent jamais de pousser, ni toi d'écrire, et cela sans pourquoi.
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9 mars 2021
Paradoxalement, les nuages les plus menaçants, en vérité te protègent.
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Marchant sur de si nombreuses et si épaisses nappes de Temps.
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Chaque minute, tu accélères encore ta course, tu as commencé en naissant, tu n'arrêteras jamais.
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8 mars 2021
Tu ignores encore que tu as gagné, que tu n'es plus un mortel et que ta place est au milieu des dieux.
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Chaque fois qu'un texte t'appelle, tu réponds présent, tu l'écris aussitôt.
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Tu cours vers l'océan, et rien ne peut t'arrêter.
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7 mars 2021
À présent, tu comprends que ton corps change ses dimensions.
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On se penche et on ramasse le bonheur à même le sol, telle est la vie en France.
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Plus la Terre ralentit sa rotation et plus tu accélères la tienne.
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6 mars 2021
Tiens fermement la barre et les phrases apparaîtront d'elles-mêmes.
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Les choses se succèdent le plus simplement du monde, et les chapitres de même.
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L'époque troublée que tu traverses te donne en quelque sorte des ailes.
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5 mars 2021
Tu n'as aucun mérite, les phrases te manipulent, elles font le travail pour toi.
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Te voici le passeur entre un lieu et un autre, entre un temps et un autre.
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Tout ce qui n'est pas écrire ou lire te semble maintenant ennuyeux.
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4 mars 2021
Bien entendu, tu sais que le monde est entièrement dévoué à toi et qu'il te protégera.
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Ton texte marche devant toi, il te précède et tu le suis.
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Imprime ton visage dans le paysage, et bonsoir.
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3 mars 2021
Quand tu écris, tu deviens pour ainsi dire une horloge.
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J'apporte la vérité là où il n'y avait que la tristesse.
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Tes lectures auront, des années avant, tracé la route de ton écriture.
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2 mars 2021
Parfois, les mots te portent plus que tu ne les portes.
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L'immense masse du futur, que tu dois changer en présent pour faire croître ce futur !
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Cultive ta paix intérieure et abandonne le vieux monde à son pauvre sort.
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1er mars 2021
On a voulu t'enterrer, mais tu t'es échappé.
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Accroche-toi au seul futur, là se tient la vérité.
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Béni soit celui qui sait vivre dans le même espace mais dans un autre temps.
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28 février 2021
Tu t'appuies sur des centaines de pilotis, une infinité de minuscules points qui te soutiennent ensemble.
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Je suis tellement loin de ce vieux monde, il me touche si peu.
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Tout le monde a le droit au paradis, mais tout le monde ne le sait pas.
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27 février 2021
C'est dans la foule de tes phrases que tu vis le plus heureux.
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Tous les matins, je hisse la voile, je prends le large, je fends les vagues en visant l'horizon.
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Contre vents et marées, tu dresses ton échelle en plein ciel.
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26 février 2021
Chaque lettre s'approche de toi pour que tu la bénisses, puis elle va prendre sa place à l'intérieur des mots.
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Le pire ou le meilleur, tout renforce ce que tu as écrit.
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Tu prépares consciencieusement la résurrection des morts, tu remets un peu d'ordre dans le vieux monde usé.
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25 février 2021
Les bons jours, la lumière court à travers tes veines.
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Accroche-toi à tes phrases, c'est le plus solide point fixe que tu pourras trouver dans cette époque loufoque.
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Tu précipites l'océan dans le ciel et les nuages dans les eaux, tu les pivotes l'un l'autre.
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24 février 2021
Chaque jour une joie, et si possible dix, cent, mille joies à la fois.
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Dans les lignes droites, ta vitesse augmente naturellement et les obstacles s'effacent d'eux-mêmes.
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Mais personne ne voit l'immense édifice que tu t'emploies à dresser.
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23 février 2021
Tes phrases te mènent là où tu ne te croyais pas capable d'aller.
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Ta vie dessine un labyrinthe qui te ravit sans cesse.
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Prends tout ce que la nuit pourra t'apporter, le silence et l'obscurité, la fièvre et les lumières factices.
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22 février 2021
Chaque matin, de nouvelles phrases te demandent de les écrire.
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Tu avances sur une route parallèle aux routes naturelles du monde.
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Non seulement tu sais ouvrir la mer, mais tu sais aussi la faire entrer à l'intérieur des terres.
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21 février 2021
Tu ne te vois pas marcher sur ta route, tu ne vois même pas le paysage changer au cours de ton trajet.
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J'insiste sur ce que plus personne ne sait saisir, j'insiste sur la beauté du monde.
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Suis l'implacable musique des phrases, et elle seule.
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20 février 2021
Fais confiance au courage de tes phrases, elles graviront vaillamment la pente.
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Lorsqu'il écrit, un écrivain est partout chez lui.
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Ces millions d'heures nécessaires pour disposer les mots dans l'ordre qu'ils ont désiré.
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19 février 2021
En plein brouillard, tu t'en tiens à la Voie, elle te guide.
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Tu vis au milieu des lettres et tu vis grâce à elles.
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Sans même t'en rendre compte, tu as franchi le gouffre et bondi sur l'autre rive.
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18 février 2021
Tes trajets, tu les effectues à la vitesse de l'éclair, et par des routes que toi seul connais.
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Je baigne dans la plus forte et la plus chaude lumière, celle du couchant et de l'éternelle aurore.
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Tu luttes avec les ombres et chaque fois tu te crois vaincu, et cependant à la fin tu triomphes.
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17 février 2021
Les bons jours, la magie te suit partout où tu vas.
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Le théâtre des livres est bien plus profond que le théâtre des vieux atomes plaintifs.
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Naturellement, tes phrases passées et à venir règnent sur le monde, mais le monde n'en a pas connaissance.
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16 février 2021
Tu dors dans ta propre barque descendant ta propre rivière.
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Ton stylo en sait beaucoup plus sur toi que ta main.
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Chaque matin tu travailles à l'été, tu le rends davantage probable.
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15 février 2021
La route ne prend jamais fin, et donc ta course non plus.
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Parce que tu t'accroches à ton corps, tes objets et tes phrases, rien de grave ne peut t'arriver.
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Tu seras éternellement sous la protection dyonisienne.
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14 février 2021
Tu n'arrêtes pas de courir, nuit et jour, et les mots courent tout autour de toi.
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J'écoute la voix de ces milliers d'écrivains qu'on a prétendu morts.
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Le monde s'agite, il passe et repasse devant toi, mais ne te perturbe pas.
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13 février 2021
Naturellement, en écrivant tu ne vas jamais là où tu croyais aller.
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Je lis, je ris, j'écris, voilà le processus.
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Tu places ton avenir sous la protection de l'été.
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12 février 2021
C'est parce que le vieux monde ralentit, qu'à l'insu de tous tu peux accélérer.
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Tu ne prêtes pas attention au temps qui passe, mais lui il s'intéresse à toi.
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Pourquoi chercher à monter jusqu'au ciel lorsque tu y habites déjà ?
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11 février 2021
Je prends appui sur le moindre point fixe alentour, je prends appui sur tous les livres que je lis.
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Chacun de tes textes en cours vit, au fil des jours et des mois, sa propre vie que tu ne peux pas interrompre.
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Je n'ai de souvenirs que d'été : ciel bleu, feuillages, soleil.
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10 février 2021
Il n'y a qu'une seule issue, un minuscule passage, et c'est là que tu dois te faufiler.
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Glissant sur l'eau comme un canot léger, silencieux mais rapide.
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Là où tu te tiens lorsque tu écris, rien ne peut venir te perturber.
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9 février 2021
Ouvre-toi comme une fleur, laisse les phrases se déployer librement en toi.
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À chaque heure, le monde s'incline devant toi, et pourtant tu ne le vois pas.
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Tu suis ton chemin sous le regard du Ciel-et-de-la-Terre.
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8 février 2021
Un jour je raconterai les mille vies qui ont été les miennes.
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Personne ne peut imaginer les miracles qui naissent de tant d'efforts.
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Dans les chiffres tu sais lire des lettres, dans les lettres tu sais lire des chiffres.
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7 février 2021
Sans cesse tu cherches plus de lumière à l'intérieur des phrases.
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N'oublie pas, tu dois toujours augmenter ta vitesse, accélérer ta course.
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Tu as bâti en toi une harmonie qui tient le néant à distance.
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6 février 2021
L'instant d'une éclaircie, tu accélères et te glisses entre les nuages.
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Tu t'accroches à ce qui te ressemble, et ainsi tu persévères dans ton être.
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Qu'il se lève ou se couche, le soleil orangé embellit tout ce qu'il touche.
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5 février 2021
Amuse-toi d'un rien, amuse-toi de tout, le pire comme le meilleur.
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Tu ne sais pas d'où tu viens, tu ne sais pas où tu vas, mais tu aimes ton voyage.
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Si la lumière baisse, rapproche-toi du soleil.
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4 février 2021
Tu essaies d'être toi à l'intérieur de toutes tes phrases.
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Chacun de tes pas plante un clou qui aide à stabiliser le monde.
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Souviens-toi que c'est un devoir moral de se foutre carrément de tout.
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3 février 2021
Ouvrir le ciel le plus menaçant, voilà ta vocation.
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Mes livres me font flotter, sans eux je sombrerais.
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Ton seul pays, c'est le pays des phrases, là se trouve ta maison.
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2 février 2021
Même si ce n'est jamais suffisant, tu écris en faisant le maximum, et le lendemain tu recommences la même chose.
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Je nage entre les phrases, impossible de couler si je demeure au milieu d'elles.
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C'est à Paris que les fantômes des milliers de grands esprits qui y vécurent te parlent.
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1er février 2021
Comme sur un champ de bataille, tu tiens ta position le temps que les renforts arrivent.
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Bien plus tôt que prévu, tu retrouveras le grand large, l'espoir et la découverte.
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La plupart de tes actions demeure invisible, et pourtant tu remportes la victoire à la fin.
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NOTES :
- Le Carnet existe depuis 2007. Il est en cours d'archivage.
- La partie 2014-2016 paraîtra
prochainement sous forme de livre papier.