Chaque jour, trois phrases - parfois notes de travail, parfois journal intime -.
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30 septembre 2020
Tous les soirs tu meurs, mais tous les matins tu parviens à ressusciter.
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Peu importent tes zigzags, puisqu'ils dressent un escalier.
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Retiré dans le donjon du château, tu parviens à démêler les plus complexes écheveaux.
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29 septembre 2020
Ta vie c'est ton écriture, et ton écriture c'est ta vie, pas moyen d'y échapper.
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Tu es ici pour créer des objets impossibles composés exclusivement de lettres.
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Comme un peintre dont les personnages ne seraient jamais représentés assis, mais toujours debouts.
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28 septembre 2020
Tu vis le présent depuis ton futur, incroyable expérience.
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Poussant de toutes tes forces une vie entière au devant de toi.
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Pendant que tu écris, tu habites sur le toit du monde.
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27 septembre 2020
Tu viens, tu écris ton texte, tu repars, le temps d'une existence.
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Les vrais textes ont leur vie propre, rien ni personne ne peut les arrêter, ils montent au-delà du ciel.
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Dans l'écriture, aux pires difficultés succède la plus grande facilité, et inversement.
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26 septembre 2020
Tes livres décideront de ton sort, ils sauront ce qui est le mieux pour toi.
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Tu marches la tête au-dessus des nuages et les jambes au-dessous des flots.
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Tout le vin du monde vaut bien tout l'or du monde.
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25 septembre 2020
Décris le plus profondément possible ton sentiment présent, et voilà, le livre aura pris forme.
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Tu vis si longtemps en compagnie des phrases qu'à la fin elles t'adoptent.
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En ce lieu, règnent l'harmonie et la joie des dieux.
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24 septembre 2020
Au milieu des paragraphes, tu trouves toujours une solution, la seule solution, la seule issue.
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Toutes les horloges se règlent sur la cadence de tes pas.
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Profondeur du Temps, pour qui sait trouver l'ascenseur.
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23 septembre 2020
Tu n'as pas d'autre issue que l'océan, le traverser ou bien l'épouser.
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Bien sûr, celles et ceux qui seront éternels ne le savent jamais.
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Tu te dresses contre les éléments et aussitôt le monde dans sa totalité s'arrête.
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22 septembre 2020
Aie confiance dans les puissants alliés qui te protègent continuellement et sous mille visages, aie confiance dans tes phrases.
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Je pourchasse le point du jour, il est gros comme une tête d'épingle et je suis le seul à le voir.
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Tu te construis un sanctuaire personnel et tu laisses le monde entier à l'extérieur.
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21 septembre 2020
La vie est courte, écrire c'est l'allonger.
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Lorsque tu racontes, décris le lieu où se situe l'action et les humains qui la nourrissent.
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N'attendons pas, on écrit, on écrit, on verra plus tard ce qui en sortira et ce qui restera.
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20 septembre 2020
Tu pratiques la meilleure magie blanche, tu dénoues la réalité avec des phrases.
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Régulièrement, je vais au devant du gouffre dans l'espoir de devenir un pont, et la chose chaque fois a lieu.
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Souviens-toi pourquoi tu es venu jusque-là : pour ne rien oublier, tout ce qui n'a pas été écrit sera effacé.
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19 septembre 2020
Je ne vis pas près de l'océan, c'est l'océan qui vit tout près de moi.
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Tes jours s'emboîtent naturellement les uns dans les autres, tu marches dans ton sommeil et tu dors debout.
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Écrire, c'est échapper à toutes les emprises, d'où l'éternelle proscription par le groupe.
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18 septembre 2020
Apprends à te tenir là où le vent souffle le plus fort.
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L'écriture est bien sûr une bataille, et d'une extrême violence, entre un corps et la grammaire, mais la défaite n'est pas envisageable.
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Tu traverses le tissu des obstacles qui ne peuvent pas stopper ta course.
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17 septembre 2020
D'une seule phrase, tu fais éclore un million de fleurs.
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Je suis à la poursuite de la clé qui va m'ouvrir toutes les portes.
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Cherchant l'extraordinaire agilité de la vérité.
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16 septembre 2020
Les phrases, les mots, les lettres, et pour ainsi dire tous les atomes du globe, t'obéissent spontanément.
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Chaque fois que ça a été nécessaire, tu as marché sur l'eau.
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C'est à toi de construire ton propre paradis, sinon tu n'en auras pas.
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15 septembre 2020
Pendant que tu écris, reste toujours dans l'axe.
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Tu es là pour tracer une ligne droite, ne l'oublie pas.
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Ne t'arrête pas, reste à la poursuite de l'été.
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14 septembre 2020
Laisse le ciel lier et délier les fils comme il en a le secret, quoi qu'il fasse il ½uvrera pour toi.
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Toujours en voyage, ne dormant jamais vraiment, attendant le moment d'écrire.
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À toi de déplacer les continents, les repousser aux confins du monde.
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13 septembre 2020
Tu n'as pas peur d'une mer énorme, tu es né pour y naviguer.
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Toujours tu crois que tu as oublié, mais rien ne t'a échappé, tu peux encore tout raconter.
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Cent bateaux t'attendent sur la plage et chacun te demande de le mettre à l'eau.
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12 septembre 2020
Je sais que je suis un projectile, mais qui ne rencontre jamais d'obstacle.
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Tu focalises sur toi toutes les forces éparpillées dans l'univers.
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J'ai construit mon propre château, dans lequel je vis heureux.
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11 septembre 2020
Ne suis pas la lumière, guide-toi à l'oreille, suis la voix.
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J'écris ce que je vois, je ne peux pas faire autrement.
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Tu creuses tes vallées, tes rivières, tes océans, tu redresses la Terre.
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10 septembre 2020
Chaque nuit tu parcours mille kilomètres de plus, te rapprochant chaque matin du but.
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Je marche sur un fil et ce fil suit mes pas.
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De la terre au ciel, le chemin est si long, jalonné d'étapes que tu ne peux pas sauter.
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9 septembre 2020
Reste replié sur ton c½ur, écoute-le et écris tout ce que tu entends.
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Je marche dans une prairie, je cueille toutes les fleurs que je trouve, le bouquet sera magnifique.
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Tu ne fais qu'un avec l'échiquier parce que tu es propriétaire du Temps.
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8 septembre 2020
Appuie-toi sur les phrases déjà là, tes contemporaines et celles qui t'ont précédé.
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J'essaie de faire en sorte que ma vie ne ralentisse jamais.
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Emprunte l'allée des rois, elle a été tracée pour toi, la large rue, le grand canal, l'autoroute du soleil.
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7 septembre 2020
Écrire, c'est traverser une suite de murs comme s'ils n'existaient pas.
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S'évader, quitter la prison, toutes les phrases viennent de là.
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Au fil de l'eau, tu admires les fleurs des arbres qui poussent sur le rivage.
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6 septembre 2020
Avec une étonnante facilité, tes phrases inondent le désert qu'elles traversent.
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Milliers d'années oubliées, et que tu as pourtant vécues.
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Comme n'importe quel avion, tu décolles et tu atterris des dizaines de fois chaque mois.
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5 septembre 2020
Cultive ton sommeil, il est ton bien le plus précieux.
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Tu gravis un escalier qui mène du fond de l'océan jusqu'à la surface des eaux.
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Puisse ton c½ur être un roulement de tambour très doux.
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4 septembre 2020
Tes ennemis ne peuvent pas t'atteindre car tu vis dans un autre temps qu'eux, tu vis dans le futur.
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Tu déplaces les murs comme s'ils étaient du sable, la force est un don dès que tu peux la nommer.
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Plusieurs fois par semaine tu bois une ville, tu bois Bordeaux.
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3 septembre 2020
Tu réunis un peuple plus vaste que l'Humanité.
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Livre les phrases telles qu'elles viennent, les lieux et les corps immédiatement restaurés.
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L'écriture est un hiver, elle prépare le printemps.
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2 septembre 2020
Jour après jour, tu construis ta citadelle imprenable.
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Je réunis le peuple dispersé, je le recueille parmi les phrases.
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Si souvent, tu ne sais pas où aller, et cependant chaque fois tu te mets en marche et tu vas dans la bonne direction.
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1er septembre 2020
Au milieu de tous les autres corps, c'est toi le sommet, le paratonnerre qui attire la foudre et la retient en lui.
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Je fixe le paysage, je fixe les personnages, je fixe tout ce qui défile devant mes yeux et voudrait se cacher.
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Place-toi au bon endroit et tiens-toi dans la bonne position, alors tu pourras écrire avec la plus grande justesse.
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31 août 2020
Partout où tu iras, la magie des phrases t'accompagnera.
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Je raconte les choses le plus simplement possible, exactement comme elles se sont déroulées.
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Tu ne vois pas ce que tu vis au présent, tu ne vois pas qui tu es, et pourtant tu es et il faudra t'en souvenir.
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30 août 2020
Ta flèche chaque fois se fiche en plein c½ur de ta cible.
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J'applique la loupe sur le centre de mon étonnement, je précise et je creuse plus profondément.
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Les éléments extérieurs, à eux seuls, sont pour toi un puissant moteur.
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29 août 2020
Souviens-toi : rester calme et faire son travail.
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Tu apprends à dormir debout, à vivre dans un monde somnambulique.
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Retrouve le génie français qui coule en toi.
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28 août 2020
Tu as cartographié le ciel, tu l'as découpé en petits carrés et à chacun tu as donné un nom.
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J'ai la plus grande confiance en moi-même, malgré les obstacles je trouve toujours un chemin.
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Raconte seulement ce qu'on t'a volé quand tu es tombé de l'Eden.
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27 août 2020
Pour raconter le monde, tu dois sans cesse, et quelles que soient les circonstances, te protéger de ce monde, rester à son écart.
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Chaque matin j'apprends à ne pas avoir peur.
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Soit tu es passager du bateau, soit tu deviens toi-même le bateau, et ton épopée le vaisseau.
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26 août 2020
Tu apprends à nager, et même à respirer sous l'eau, bientôt tu pourras dompter les flots, et tout deviendra possible.
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Les heures t'appartiennent, partout où tu vas.
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Rien n'est plus précieux que le sol qui soutient ton corps.
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25 août 2020
Ne tremble pas, continue de peindre ton tableau sans te soucier du monde extérieur.
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Ta survie se trouve entre tes mains, c'est si rare.
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Ferme les yeux et attends suffisamment longtemps, la vérité t'apparaîtra.
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24 août 2020
Bienvenue à bord du grand navire de la folie moderne, pacifique et fébrile.
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Travaille davantage à ta libération, le matin de chaque jour.
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Si besoin, tu peux te reposer sur tes milliers de phrases, elles te protégeront.
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23 août 2020
Tu maintiens ton cap, opposé à celui du monde.
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Je suis ami avec des millions de phrases ici-bas.
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Tu saisis tout ce que tu touches, tu es comme l'océan.
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22 août 2020
Comme à chaque fois que tu ajoutes des phrases à d'autres phrases, tu espères la libération.
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À mon propos, on prétend mille choses et on en tait mille autres, et pourtant je tourne.
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Étrangement, à mesure que tu vis, le temps écrit pour toi.
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21 août 2020
Si tu peux sauver deux heures de solitude chaque jour, tu seras toi-même sauvé, tu ne mourras pas, tu écriras.
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Allégresse de l'écriture, tristesse de l'édition.
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Tu es là, au bord du fleuve, à guetter le passage devant toi du vrai Temps.
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20 août 2020
Chaque fois que tu lis, chaque fois que tu écris, en vérité tu pries.
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Localise-toi sur la carte et tu sauras te sauver.
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Tes heures s'empilent les unes par-dessus les autres, comme les millions de maisons d'une mégalopole géante.
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19 août 2020
À toi de rendre comique ce qui était tragique, de dévoiler la magie d'ensemble.
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Le Temps marche avec moi, il éclaire mes pas et me guide.
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La vérité est si lumineuse, découpée sur la nuit et si nette, que l'exposer devient un jeu d'enfant.
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18 août 2020
Les phrases se cachent et attendent que tu les débusques.
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À la fin, la grammaire s'incline toujours devant la musique.
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Tu écris pour faire la paix avec le Temps, réconcilier le présent avec le futur.
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17 août 2020
Remercie la tempête d'être venue jusqu'à toi, elle voulait que tu fasses son portrait.
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L'Univers dans son entier s'est ligué contre toi, la vie n'est plus qu'un rêve, un lent cauchemar hanté par la comédie.
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Chaque matin, tu parviens à reconstruire le monde.
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16 août 2020
J'essaie de ne rien manquer de l'univers secret qui vit sa vie en moi.
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Tu rends la justice des phrases, la plus implacable, il n'y a rien qu'on puisse faire contre elle.
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Le plus tranquillement du monde, je prends mon virage à l'intérieur d'un texte.
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15 août 2020
Le grandiose spectacle en cours a été organisé pour toi seul, afin que tu le décrives jusque dans son tréfonds.
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La nuit m'offre sa liberté, son étendue illimitée, je dois en profiter.
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Reprends l'histoire du vieux monde là où tu l'avais laissée, n'oublie aucune étape de sa transformation.
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14 août 2020
Ce que tu souhaites a lieu si tu oses l'écrire, c'est aussi simple que ça.
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Partout où tu vas, tu es protégé par les eaux, ta cité est lacustre.
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C'est à toi de former les vagues de l'océan, tes émotions suffisent à les sculpter.
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13 août 2020
Si tu désires tes phrases, elles te désireront à leur tour.
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Il te faut regarder le monde dans sa totalité, comme si avec tes bras tu pouvais enlacer le globe.
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N'oublie jamais ces cinquante-cinq journées de tyrannie que tu as vécu sur le sol français.
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12 août 2020
Le Temps t'appartient, ne crois pas ceux qui disent te l'avoir volé.
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Tu as atteint ton but, tu as inventé la roue, rien de moins.
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Survole ta parole du plus haut possible.
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11 août 2020
Sans ton amour toujours renouvelé, ces milliers de phrases ne feront rien pour toi.
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Trouve le point de l'univers le plus éloigné de ton corps et observe-toi de là.
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Sans relâche tu repars à l'assaut du mur invisible, de l'océan des mystères.
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10 août 2020
Sautant de pays en pays, d'un continent à l'autre, de cette planète vers la suivante et toutes ses descendantes.
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La solution n'arrive jamais au moment et au lieu prévu, elle surgit de l'impossible.
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Tu te trompes ou tu échoues mille fois de suite, et soudain tu as raison et tu triomphes une seule et unique fois.
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9 août 2020
Les phrases marchent avec toi, le jour dans une colonne de nuée pour t'indiquer la route, la nuit dans une colonne de feu pour t'éclairer.
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J'ai oublié par où je suis passé, comme si rien jamais ne m'était arrivé.
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À toi de parcourir ton chemin, si long, si court.
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8 août 2020
Toutes tes phrases seront des fontaines.
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Plus l'injustice à ton égard augmente et plus ta situation s'améliore.
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Les unes après les autres, tu accomplis tes propres prophéties.
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7 août 2020
Fais en sorte de vivre à l'interieur du c½ur, sois toi-même le c½ur.
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Au fil du temps, tu distingues dans l'obscurité la lumière des innombrables étoiles serrées les unes contre les autres.
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Puisse chacun de tes livres devenir un trésor.
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6 août 2020
Chaque petit pas est important, chaque phrase compte.
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Je cherche le bon océan et le bon voilier.
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Souviens-toi, ne jamais renforcer tes points faibles, toujours renforcer tes points forts.
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5 août 2020
Tu travailles à changer la couleur du soleil, à renouveler la lumière.
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Je cherche et je ne trouve jamais, mais à la fin je suis trouvé par les phrases et c'est tout ce qui compte.
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Décris la profondeur d'un certain silence, ce qu'il essaie de cacher ou au contraire la force qui le traverse.
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4 août 2020
Tu dois montrer le monde tel que tu l'as vu, le monde à nu.
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Lire c'est prier, écrire c'est encore prier, mais cette fois à destination de ton propre dieu : toi-même.
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Assis-toi et regarde-toi, et ensuite tu te décriras.
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3 août 2020
Il faut savoir rester dans son obsession.
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Jamais tu n'accumuleras assez de phrases, ne ralentis pas.
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Suspendu au-dessus du ravin, tu tournes sans fin.
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2 août 2020
Tu te dresses et tu fais barrage, pour t'opposer aux développements hostiles.
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Tout en dansant, je retiens le ciel pour qu'il ne me tombe pas sur la tête.
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Tu ne fais rien, et ainsi tu n'abîmes rien, tu ne retiens rien, et ainsi tu ne perds rien.
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1er août 2020
Décrivant de plus en plus rapidement des cercles de plus en plus grands, pour englober le maximum d'atomes.
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Certains jours tu ne vas nulle part, mais tu retrouves toujours ta route.
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Puisse naître la lumière la plus forte et la moins brûlante qui soit, une pure connaissance et une pure joie.
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NOTES :
- Le Carnet existe depuis 2007. Il est en cours d'archivage.
- La partie 2014-2016 paraîtra
prochainement sous forme de livre papier.